Quand le passé revient au galop [Pv Emily ] FINI

Une fois la commande donnée au chef, elle revint en salle pour continuer son travail de serveuse, avant de continuer ses allés-retours. Alors qu'elle revint en salle pour la  énième fois, Emily remarqua un homme s'asseoir à la même table qu'Aaron. La jeune femme fronça les sourcils, trouvant cela bizarre. La plupart du temps l'alpha venait seul, mais cela ne semblait pas être le cas d'aujourd'hui. L'inconnu étant trop loin pour qu'Hoffman puisse voir son visage et curieuse, elle se débrouilla pour s'approcher de la table sans se faire remarquer et en continuant son travail.

L'étudiante, non loin d'eux mais de dos et de façon qu'Aaron ne la voit pas. Ce dernier commença à parler à son interlocuteur. Vu ce qu'il venait de dire, ce n'était pas un collègue mais une vielle connaissance… Cela commença à faire peur à Emily. Était-ce une connaissance du lycée ? La jeune femme espéra que non. Et si c'était le cas, pourquoi Cooper le voyait-il ? Le deuxième homme parla. Sa voix glaça le sang de la jeune humaine qui avait reconnu la voix. Très vite, des souvenirs l'attaquèrent. Elle se souvenait des insultes qu'avais prononcé cette voix, elle se souvenait de son rire sadique, elle se souvenait de l'homme, un de ses anciens bourreaux.

Ce dernier commença à poser une question sur Emily, la fille qu'il maîtrisait. Cette dernière devait être aussi blanche qu'un cadavre et sentait ses bras devenir faibles, se bâtant pour ne pas laisser tomber le plat qu'elle tenait. Manquerait plus que l'étudiante le fasse tomber et se fasse repérer. Ce fut le tour de l'Alpha de parler mais elle ne pu l'entendre car elle du finalement donner le plat qu'elle donnait pour aller chercher ensuite le plat d'un autre client. Hoffman se dépêcha de revenir pas trop loin de la table des deux hommes pour entendre la suite de leur conversation mais, rapidement, elle regretta d'avoir entendu ce qu'Aaron dit

« J'ai de ces nouvelles… Je suis tombé sur elle il n'y a pas si longtemps. Tu peux me croire que niveau physique, ce n'est plus du tout celle que l'on a connu. Elle est devenue vraiment pas mal la petite… Si on oublie ses bras. Cette idiote s'est mutilée… Un acte tellement pathétique. Tu te souviens comment on s’éclatait à la bousculer contre les casiers, voir même la faire trébucher dans les escaliers ? »

« Bien sûr que je m’en souviens »

« Et bien maintenant je vais encore plus m'éclater. J'ai réussi à faire ami-ami avec elle. Je lui ai fait croire que j'étais devenu un autre homme. Elle vit maintenant avec moi. Je n'ai plus qu'à attendre qu'elle vende son petit appartement pour la foutre dehors. Tu ne peux pas t'imaginer à quel point j'ai hâte que cela arrive. Pour lui faire comprendre qu'elle est toujours aussi stupide qu'à l'époque… »

La serveuse eut l'impression qu'on lui mit un coup de poing dans le ventre, lui coupant la respiration et en lui faisant lâcher le plat qu'elle tenait. Ce dernier tomba au sol, se brisant.  Cela aurait dû faire du bruit mais l'humaine n'entendit son bruit qu'au loin. La bouche entre ouverte, les yeux qui commençaient à la brûler, elle regardait Aaron. Comment avait-il pu lui faire ça ? Comment… Se rendant compte que ce dernier la regardait maintenant, comme la plupart des gens dans la salle, elle prit la fuite, se fichant du plat qui était tombé au sol. Emily devait partir. Maintenant. Une fois arrivée aux casiers, elle ouvrit le sien, attrapant son sac avant de continuer à partir en courant, le laissant grand ouvert et sans y ranger son tablier.

Même une fois dans la rue, Hoffman continua à courir, ayant peur d'avoir Aaron aux trousses et voulant juste fuir tout ça, alors que des larmes commençaient à couler de ses yeux pendant que ses lèvres s'étiraient en une grimace de douleur.

Emily arriva enfin à son appartement. A peine elle ferma la porte qu'elle sentit ses jambes trembler avec qu'ils la lâchent, la faisant s'asseoir sur le sol, le dos contre la porte qu'elle avait fermé d'un coup. Rapidement ce fut tout le corps de l'humaine qui se mit à trembler alors qu'un long gémissement de douleur sortit de sa bouche sans qu'elle puisse l'en empêcher. Les larmes virent se joindre rapidement à ce cri. Son corps se mit en position fœtale sur le sol, toujours contre la porte, Hoffman agonisant trop à l'intérieur pour lutter à l'envie d'être dans cette position. Les larmes continuèrent à couler créant deux cascades produisant encore des gémissements de douleur. Hoffman pleura, pleura et pleura encore alors que ce qu'avait dit Aaron résonnait dans sa tête, comme s'il était et qu'il venait les chuchoter au creux de l'oreille de l'étudiante.  « Si on oublie ses bras. Cette idiote s'est mutilée… » « La foutre dehors. » « Un acte tellement pathétique. » « Pathétique » « Pour lui faire comprendre qu'elle est toujours aussi stupide qu'à l'époque… » « Pathétique… » « Stupide… » « STUPIDE » « STUPIDE ET PATHETIQUE »

Au bout d'un moment d'une durée inconnue, les larmes d'Emily arrêtèrent de couler et cette dernière bougea, doucement, se mettant assise  sur le sol essuyant rapidement ses larmes. Elle n'étendait plus la voix d'Aaron dans ses oreilles mais sentait un vide immense à l'intérieur de sa poitrine. La serveuse connaissait et détestait tellement ce sentiment. Elle voulait arracher la peau de sa poitrine, elle voulait l'ouvrir, le voulait arrêter de sentir cela. Elle ne pouvait pas supporter ce sentiment… Elle ne pouvait plus le supporter. Pas encore. Pas encore une fois. Non… Grimaçant à cause de cet horrible sentiment, la jeune femme secouait négativement la tête… Non… Non… Non !

Hoffman se leva doucement. Elle avait l'impression que son corps était si faible, qu'elle n'allait pas arriver à marcher, qu'elle allait tomber au sol. Mais elle fit doucement un pas, puis un autre. Emily avançait doucement, tremblant encore un peu à cause du vide dans son torse. La serveuse avait aussi du mal à voir, tout lui semblait flou, sans doute à cause des larmes. L'humaine étant tellement désorientée, elle marcha un peu à l'aveugle, se demandant pendant combien de temps elle était restée en position fœtale. Elle n'en savait rien. Hoffman essuya rapidement ses larmes, lui permettant d'y voir plus claire. A gauche d'elle se trouvait sa petite cuisine qu'elle n'avait pas vu depuis longtemps  vu qu'elle vivait chez Aaron. Aaron… Ses mots revinrent aux oreilles de la jeune femme « Cette idiote…» « Pathétique… » « Stupide… » « S'est mutilée… » « Mutilée… » . Le regard de l'idiote en question se posa sur quelque chose dans sa cuisine alors qu'elle sentit ses avant-bras la bruler tout comme ses côtes pendant que le dernier mot se répéter dans sa tête.

Emily, elle, ne voulait pas retomber. Non, elle avait eu tellement de mal à arrêter… Mais ses avant-bras et ses côtes… Ils… Ils le voulaient, ils en avaient besoin… Ils en avaient tellement besoin oui… Et si elle faisait ça, elle ne sentira plus le vide dans sa poitrine, non il disparaîtra, elle sentira quelque chose. La serveuse avança d'un pas hésitant vers ses couteaux de cuisine. Elle tendit un bras tremblant vers eux et en attrapa un.  Alors qu'elle allait dans sa chambre, elle observait son arme blanche avec horreur et envie en même temps.  Une fois arrivée à destination, l'humaine ferma la porte derrière elle par réflexe et se mit à tailleur parterre.

Hoffman fixa longtemps son avant-bras, qu'elle pouvait voir directement grâce à son tee-shirt à manche courte, pleins de vielles cicatrices, pensant pour le contre et le pour. Le pour étant : elle en avait besoin, elle avait besoin de se défouler et elle le méritait. Elle avait pensé qu'Aaron avait changé, elle avait cru en lui. Elle avait aussi cru qu'il était devenu son ami. Son seul vrai ami… Mais il l'avait poignardé dans le dos alors que les vrais amis se poignardent en face. Il l'avait trahi, il l'avait trahi.

La colère prit la place du vide qui se trouvait avant dans la poitrine d'Emily et cette dernière se mit au travail, criant sa colère. Mais aucun cri ne sorti de ses lèvres bien fermées de la jeune femme, ce cri fut les lignes rouges qui commencèrent à apparaître sur son avant-bras droit, Emily étant gauchère. N'ayant plus de place sur son avant-bras maintenant écarlate Hoffman fit une pause. Cette dernière sentait la douleur qu'elle avait créée à chaque cicatrice. Cette douleur lui avait tellement manqué… Mais elle en avait besoin d'encore plus, elle en n'avait pas eu assez, le vide allait revenir, elle n'allait plus rien sentir… La serveuse changea le couteau de main, s'attaquant  à son deuxième avant-bras qui devint lui aussi rapidement rouge.

Une fois son œuvre fini, elle la contempla. Pendant combien de temps ? Emily n'en avait aucune idée. Depuis le moment qu'elle avait fermé sa porte,  le concept du temps semblait s'être envolé. Tout ce que l'humaine savait, c'est qu'elle en avait besoin de plus. Plus de cicatrices. Hoffman se leva rapidement, mais manqua de tomber, étant un peu faible. Heureusement, elle se retint au mur et évita d'atterrir sur ses fesses.  L'étudiante retira son tee-shirt, grimaçant lorsque celui-ci toucha accidentellement ces cicatrices, pour se retrouver comme seul haut le sous-soutient gorge noir. Une fois ceci fait, elle se mit à apporter du rouge sur les côtés de son ventre, entre ses côtes et ses hanches, puis sur son ventre aussi.

Encore une fois, son corps devint rouge rapidement et la jeune femme dut s'asseoir se sentant un peu faible encore. Ce fut à ce moment-là qu'elle se rendit compte de quelque chose. Elle se rendit compte de quelque chose qui lui donna l'impression de recevoir encore un coup de poing dans le ventre. Tout recommençait. Aaron l'avait encore blessée, elle s'était encore enfermée dans sa chambre pour se mutiler et elle allait sans doute encore vivre comme un fantôme. Tout recommençait, mais elle avait perdue ce qu'il l'avait rendue enfin heureuse, ce qu'il lui avait donné l'impression de vraiment vivre. Les larmes revinrent inonder ses joues. A quoi bon vivre si elle n'allait plus avoir l'impression de vivre ? Et elle en avait tellement marre… marre de tout ça, marre que les gens la laissent tomber, marre qu'elle se retrouve briser, marre de devoir s'accrocher à une petite lueur d'espoir qui finit toujours par la bruler mais ne jamais l'éclairait.

La jeune Hoffman, le couteau en main se fit une profonde entaille au poignet au niveau de la veine, la plus gros entaille qu'elle n'avait jamais faites. Beaucoup de sang se mit à sortir alors que la jeune femme se sentait trop faible pour rester assise. Elle se retrouva rapidement allongée sur le sol, sa vie sortant rapidement de son corps par son avant-bras. Emily ferma les yeux, se laissant envelopper l'obscurité qui venait la chercher…